L’estime de soi : un autre point de vue avec Timothy Keller


Coaching, blog, chaine Youtube, le développement personnel est un sujet que l’on retrouve partout. Se développer soi-même, trouver le bien-être, être heureux, voilà des problématiques qui reviennent très fréquemment. La psychologie moderne prône l’amour de soi et le bien-être personnel.
Au cœur du développement personnel se trouve l’estime de soi. Il y a des années, la société prônait une faible estime de soi, pensant que la haute estime de soi était la cause principale de tous les problèmes. Aujourd’hui, la psychologie nous enseigne que le seul remède à une trop faible estime de soi est une haute estime de soi.

La faible estime de soi, un problème ou une solution ?

Il y a quelques années, un article de la psychologue Lauren Slater intitulé « Le problème de l’estime de soi » est paru dans le New York Times. Cet article n’est ni révolutionnaire ni novateur. Il rapporte simplement ce que des experts savaient depuis des années. Il souligne qu’il n’existe pas de preuve qu’une faible estime de soi est un grand problème pour la société. Lauren Slater cite trois études actuelles sur le sujet de l’estime de soi qui arrivent toutes à la même conclusion. Elle écrit que « les personnes qui ont une haute estime de soi présentent une plus grande menace pour leur entourage que celles qui ont une faible estime de soi » et que « se sentir mal envers soi n’est pas la cause des problèmes sociétaux les plus importants et les plus coûteux dans notre pays ».

Admettons qu’elle ait raison. Faudrait-il alors faire comme avant, encourager la faible estime de soi ? Dans le premier pays consommateur d’antidépresseurs, cette réponse semble un peu rapide. Si la haute estime de soi est un véritable problème, la faible estime de soi n’est pas la solution. Produit de la convoitise, la comparaison et la peur du jugement, la faible estime de soi peut conduire une personne à l’enfermement, voire à la dépression.

Faible ou haute estime de soi, quelle différence ?

Finalement, la faible estime de soi et la haute estime de soi sont peut-être similaires. Les deux nous poussent à nous comparer aux autres : l’un nous dit que nous sommes inférieurs et nous pousse à femme qui se regarde dans le miroirela convoitise, l’autre nous dit que nous sommes supérieurs et nous pousse au mieux à l’égocentrisme, au pire au mépris. Dans les deux cas, nous nous comparons, et surtout nous nous jugeons. Le verdict de la faible estime de soi est que nous sommes des moins que rien : il nous condamne. Le verdict de la haute estime de soi est que nous sommes supérieurs : il nous déclare non-coupable.

Dans la Bible, le seul juge est Dieu : « Car l’Éternel est notre juge » Ésaïe 33.22. Lui seul peut décider du verdict. Nous n’en avons pas le pouvoir, pas plus que les autres ne l’ont. Arrêtons donc de nous juger nous-mêmes et de juger les autres, car ce rôle ne nous appartient pas.

Pour moi, il m’importe fort peu d’être jugé par vous, ou par un tribunal humain. Je ne me juge pas non plus moi-même, car je ne me sens coupable de rien; mais ce n’est pas pour cela que je suis justifié. Celui qui me juge, c’est le Seigneur. 1 Corinthiens 4.3-4

Un ego qui nous emprisonne

Dans son livre « La liberté dans l’oubli de soi », Timothy Keller raconte une anecdote de son enfance : « J’ai fait toute sorte de choses à l’école pour lesquelles je n’avais aucun intérêt. J’étais simplement en train de me faire un CV. C’est ce que fait notre ego en permanence. Faire des jobs pour lesquels on n’a pas de plaisir, faire des régimes pour lesquels on n’a pas de plaisir. On fait toute sorte de choses non pas pour le plaisir de les faire, mais pour se monter un curriculum vitae qui fera impression. En nous comparant aux autres et en essayant d’avoir l’air meilleurs que les autres, nous nous vantons. Désespérant de remplir notre sentiment d’insuffisance et de vide, nous essayons de nous recommander en créant le CV de l’estime de soi. »

Ainsi, l’estime de soi nous emprisonne dans un cercle où nous devons sans cesse prouver — à nous-mêmes ou aux autres — que finalement, nous sommes bien, beaux, intelligents… Mais ce cercle n’a pas de fin. Comme le dit encore Keller en citant une interview de Madonna dans le Times « J’ai enfin eu le verdict : je suis quelqu’un. Mais je réalise dès le lendemain que je ne suis personne si je ne continue pas. Mon ego n’arrive pas à être satisfait. »

L’oubli de soi, un défi libérateur

Se libérer de nous-même, de notre propre jugement, de notre « je », voilà un vrai défi, mais tellement libérateur ! Arrêtons de nous centrer sur nous-même, de nous juger. En tant que chrétien, notre identité est en Christ : c’est lui qui détient le verdict et si nous avons choisi de suivre Jésus, le verdict est déjà donné : nous ne serons pas jugés. Prendre conscience de cette vérité peut nous libérer de bon nombre de nos luttes.

Sandra, pour les Éditions Clé. Reproduction interdite.

La liberté dans l'oubli de soi

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Auteur de l’article : Éditions Clé

Éditions Clé

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