Chuck Colson a été conseiller particulier du Président Richard Nixon. Dans cet extrait de son livre « 100 questions d’ados sans réponses ?« , il raconte le jour de sa conversion.
100 questions d’ados sans réponses ? de Chuck Colson
Ce livre répond à 100 questions que se posent souvent les ados concernant la vie chrétienne. Il balaie tous les sujets, de la foi, la science, la pensée contemporaine, jusqu’au l’éthique, l’école, la politique, le travail…
Q.45 : COMMENT PUIS-JE DEVENIR CHRÉTIEN ?
C’est la meilleure question que l’on puisse poser ! Je remercie Dieu pour les adolescents qui ont le courage de la poser, et pour les parents qui leur permettent d’en saisir l’importance primordiale.
On peut répondre à cette question de tellement de façons qui se valent… mais il me semble que la plus judicieuse serait de commencer par partager votre expérience à votre adolescent. Bien sûr aucune histoire personnelle ne se ressemble, mais elles peuvent toutes amener à des discussions plus poussées. Demandez au Seigneur d’ouvrir les oreilles de votre fils ou de votre fille au moyen du récit de la transformation de votre vie ou de celle d’une autre personne. Peut-être avez-vous déjà entendu l’histoire de ma conversion. J’en relate ici l’essentiel, comme je l’ai fait dans mon premier ouvrage, Born Again.
J’étais conseiller du président Nixon, l’une des fonctions les plus puissantes dans notre nation, mais pendant l’été 1973 mon monde s’est écroulé avec le scandale du Watergate. Tom Philipps, homme d’affaire et ami personnel, m’avait un jour parlé de sa conversion au Christ. J’avais été impressionné par la différence que j’avais constatée dans sa vie, et j’avais décidé de le trouver pour qu’il m’explique ce qui lui était vraiment arrivé.
Le moment crucial arriva par une morne soirée nuageuse où j’avais rendu visite à mon ami Tom. Il me lut le chapitre sur l’orgueil dans Les fondements du christianisme de C. S. Lewis. Ce seul texte déchira l’armure mentale dans laquelle je m’étais, sans le savoir, protégé pendant quarante-deux ans. Évidemment, je ne connaissais pas Dieu, réalisai-je tandis qu’il lisait. Comment l’aurais-je pu? Je n’avais eu d’intérêt que pour ma propre personne. J’avais fait ceci et cela, j’avais accompli beaucoup de choses. Et j’avais réussi. Pendant ces brefs instants de lecture je me vis comme jamais je ne m’étais vu auparavant. Et l’image que je contemplais n’était pas belle.
« Aimerais-tu que nous priions ensemble, Chuck ? » me demanda Tom en fermant sa Bible.
Surpris, j’émergeai du fond de mes pensées. « Bien sûr, pourquoi pas. D’accord. » Je n’avais jamais prié avec qui que ce soit excepté quand quelqu’un rendait grâces avant un repas. Tom pencha la tête. « Seigneur, commença-t-il, nous te prions pour Chuck et sa famille, que tu puisses lui ouvrir le cœur et lui montrer la lumière et le chemin. »
Alors que Tom priait, quelque chose se mit à couler en moi, comme une énergie. Puis vint une vague d’émotion presque jusqu’aux larmes. Je les retins. Il me semblait que Tom s’adressait directement et personnellement à Dieu, comme si celui-ci était assis avec nous. Plus tard, dehors dans le noir, je commençai à relâcher mes émotions que j’avais si durement contenues. Les larmes me montèrent aux yeux tandis que je tâtonnais dans le noir pour trouver la bonne clé pour faire démarrer ma voiture. D’un geste de colère j’essuyai mes larmes et je fis démarrer le moteur.
En sortant de l’allée je pleurais si fort que je ne parvenais plus à me contrôler et je dus me garer sur le côté de la route.
J’oubliais de faire semblant, j’oubliais mes craintes de paraître faible. Et ce faisant, je commençai à éprouver un sentiment merveilleux de libération. Puis me vint la sensation étrange que non seulement de l’eau coulait sur mes joues mais aussi qu’elle jaillissait à travers tout mon corps, nettoyant et rafraîchissant tout ce qu’elle touchait. Ce n’était pas des larmes de tristesse ou de remords, ni même de joie ; c’était des larmes de soulagement.
C’est alors que j’articulai ma première prière sincère : « Dieu, je ne sais pas comment te trouver, mais je vais essayer ! Je ne suis pas grand chose, mais je veux me donner à toi. » Je ne savais pas en dire plus, alors je répétai ces mots encore et encore : « Prends-moi ».
La semaine qui suivit, pendant que j’étais en vacances avec ma femme, j’étudiai le livre Les fondements du Christianisme que mon ami m’avait donné et je luttai avec les grandes questions de la vie. Avais-je besoin d’être « sauvé »? Fallait-il que je sois « né de nouveau »? Jésus était-il vraiment Dieu? Au début, la phrase étrange « accepter Jésus » m’avait semblé pieuse et mystique à la fois, du registre du fanatisme, peut-être même de la magie noire. Mais après ma soirée chez Tom Phillips, je savais que je ne pouvais plus passer à côté de la question principale qui se posait incontestablement à moi.
Devais-je accepter sans réserve que Jésus-Christ devienne le Seigneur de ma vie ? La question était incontournable, comme une porte devant moi que je pouvais ouvrir ou laisser fermée.
« Accepter » ne veut rien dire d’autre que « croire ». Croyais-je ce que Jésus avait dit ? Si c’était le cas, alors il me fallait l’accepter.
Il n’y avait rien de mystique ou de bizarre, et il n’existait aucune position intermédiaire. Soit je croyais, soit je ne croyais pas. Et si je croyais, je devais croire à l’Évangile tout entier.
C’était un vendredi, à la fin d’une semaine dans le Maine passée à chercher Dieu et la vérité. En réfléchissant à ma semaine, ma quête n’avait pas été aussi vaine que je l’aurais espéré. Elle me ramenait simplement à cet instant où j’avais demandé à Dieu de me prendre dans un moment d’abandon sur une petite route de campagne. Ce que j’avais si intensément étudié toute la semaine m’ouvrait plus largement au nouveau monde dans lequel j’avais déjà fait mes premiers pas, aussi chancelants et incertains fussent-ils.
Et donc très tôt ce vendredi matin, assis seul contemplant l’océan que j’aime tant, des mots que je n’avais pas été certain de pouvoir comprendre ni dire sont sortis naturellement de ma bouche :
« Seigneur Jésus, je crois. Je t’accepte. S’il te plaît viens dans ma vie. Je te la remets. »
Avec ces quelques paroles m’est venue la certitude intellectuelle qui répondait à mon sentiment le plus intime : Dieu avait rempli le triste vide que j’avais connu pendant tant de mois, m’inondant d’une toute nouvelle perception de la réalité.
Si votre adolescent n’a jamais prié une telle prière et constate qu’il n’a pas de foi authentique, invitez-le donc à faire le pas. Quel moment merveilleux à partager. Vous avez déjà donné la vie à votre enfant. Donnez-lui maintenant la possibilité de trouver la vie éternelle en Christ.
100 questions d’ados sans réponses ?
Chuck Colson
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