L’orgueil : comment le résoudre (2/2) par Patrick Morley


l'orgueil du pan

Nous reproduisons ici la suite et fin du chapitre 16 du livre L’homme dans le miroir de Patrick Morley.

Pour lire le début de l’article cliquez ici.


L’ego masculin fragile

Utilisez-vous le déodorant de votre femme ? Certainement pas ! Avez-vous remarqué que les déodorants pour femmes se présentent dans des flacons blancs ou clairs, tandis que ceux destinés aux hommes sont dans des flacons ou emballages noirs, ou gris ? Vous êtes-vous demandé pourquoi ?

Le noir est la couleur macho. La mafia roule en voitures noires, les costumes noirs projettent une image de force, les blousons en cuir noir sont les signes classiques des gars qui veulent en imposer. Si vous voulez que les hommes fassent quelque chose que seules les femmes font habituellement, faites appel au côté macho de l’ego masculin, mettez le produit dans un emballage noir.

Si vous comparez le contenu de certains déodorants pour femmes à celui de déodorants pour hommes, vous ne constaterez généralement aucune différence, sinon la forme et la couleur du flacon. L’emballage est fait pour que l’ego masculin continue de se sentir fort et puissant, comme un lion fier. Beaucoup de ce que nous faisons a pour but de préserver l’image que nous avons de nous-mêmes. L’histoire des déodorants montre avec quelle facilité nous nous leurrons et quels efforts nous déployons pour paraître importants.

Parfois notre plus grande force est notre plus grande faiblesse

Au bureau, je procède de façon analytique et logique. Ma façon précise et incisive d’aborder les problèmes est l’une de mes grandes forces.

Un jour, je suis rentré à la maison où ma femme m’attendait avec un visage allongé.

« Qu’y a-t-il, ma chérie ? »

Elle m’a raconté que des enfants s’étaient disputés avec d’autres enfants du voisinage. Chose classique et banale, en somme. Oui, mais voilà, il ne s’agissait pas de n’importe quels enfants ! C’étaient nos enfants ! La journée avait été rude pour ma femme. Elle avait les nerfs à fleur de peau. Je l’ai écoutée attentivement, puis je lui ai conseillé trois mesures pour arranger les choses.

Je me suis immédiatement rendu compte que j’avais fait fausse route, car elle a fondu en larmes. Elle n’avait pas besoin que je résolve son problème ; ma capacité à analyser les situations ne l’intéressait pas ; elle voulait tout simplement que quelqu’un l’écoute.

Nos points les plus forts sont aussi parfois les plus faibles. Ce qui est une force au bureau peut être une faiblesse à la maison. De même, quand nous sommes trop confiants dans notre manière de mener la vie chrétienne, notre force peut devenir une faiblesse si nous nous comparons aux autres.

L’orgueil de type 2 est une tentation qui guette davantage le chrétien que l’incroyant. Comme nous nous efforçons de mener une vie morale, nous pouvons être tentés de voir en quoi notre moralité est supérieure à celle des gens qui nous entourent. Plus nous devenons justes à nos propres yeux, plus nous sommes exposés à l’orgueil. Dieu préfère un pécheur humble à un religieux orgueilleux.

Pas de petits derniers, pas de hiérarchie

Ma fille possède deux hamsters, dont l’un, plus chétif, est le petit dernier d’une portée. Elle le savait ; c’est pourquoi elle l’a adopté. Voilà le cœur des femmes, n’est-ce pas ?

Dans toute portée, il y a un avorton, un animal plus malingre, qui devra se battre davantage pour obtenir sa part de nourriture. La règle est la survie des plus forts.

Quand j’étais adolescent, j’ai essayé d’élever des poulets et de les vendre pour gagner un peu d’argent. Cette entreprise commerciale devait être une aventure, mais elle est surtout devenue une source de leçons pour moi.

Les poulets avaient établi leurs propres règles. Il y avait le chef qui pouvait attaquer qui il voulait. En dessous de lui, venait le poulet « sous-chef » qui pouvait s’en prendre à n’importe qui, sauf au chef ! Ensuite, le poulet qui occupait la troisième place dans l’ordre hiérarchique pouvait attaquer ceux qui étaient en dessous de lui, mais pas ses supérieurs. Pauvre dernier de la liste ! Lui n’avait personne à contester ! Il n’avait vraiment pas de chance.

Nous organisons la société de la même façon. Il y une hiérarchie pyramidale et tout en bas, les laissés-pour-compte. Dieu ne conçoit pas les choses ainsi. Christ est venu pour fonder un ordre nouveau, pour que nous aimions notre prochain comme nous-mêmes, sans jamais classer les gens selon leur position sociale.

Vous rappelez-vous la serveuse mentionnée au début du chapitre ? Adressez de temps en temps la parole à la serveuse. Les plus jeunes d’entre elles, celles qui sont divorcées ou seules, élèvent de jeunes enfants avec peu d’argent, la somme que de nombreux hommes dépensent pour un repas. Les plus âgées sont souvent obligées de travailler parce qu’elles ont perdu un mari qui ne leur a rien laissé pour vivre. Alors, pourquoi nous en prendre à elles ? Ne devrions-nous pas plutôt faire des efforts pour les encourager et leur montrer qu’il existe des chrétiens qui ne les méprisent pas à cause de leur position dans la société ?

Le coût du jugement d’autrui

Le symptôme de l’orgueil en dit long sur notre nature et sur notre penchant à constamment critiquer les autres. Ce n’est nulle part plus flagrant que dans la communauté chrétienne. Les hommes jugent constamment l’état spirituel des autres hommes sur la base des apparences extérieures. Des hommes sont toujours prêts à expliquer pourquoi certains réussissent et d’autres non. Il n’y a pas de limites au jeu qui consiste à rabaisser les chrétiens qui, selon les normes de ce monde, ne réussissent pas dans la vie, ou à être soupçonneux à l’égard de ceux qui réussissent.

Jésus a déclaré :

Ne condamnez pas les autres, pour ne pas être vous-mêmes condamnés. Car vous serez condamnés vous-mêmes de la manière dont vous aurez condamné, et on vous appliquera la mesure dont vous vous serez servis pour mesurer les autres. Pourquoi vois-tu les grains de sciure dans l’œil de ton frère, alors que tu ne remarques pas la poutre qui est dans le tien ?

Matthieu 7.1-3

Si je fais preuve de dureté dans le jugement que je porte sur les autres, ceux-ci seront durs avec moi. Comment fonctionne ce principe simple ? Tout le monde a déjà rencontré un homme remarquable. Ses paroles sont pleines de grâce, et il ne dit jamais de mal de personne. Vous avez le sentiment qu’il a le cœur pur. Vous ne l’avez jamais vu se mettre en colère. Comment parlez-vous de lui aux autres ? Ne faites-vous pas son éloge ? Il est plein de bonté ; et en retour, les gens sont bons avec lui.

Nous connaissons également tous des hommes caustiques et énervants. Ils sont toujours en train de rabaisser les autres par leurs insinuations et leurs insultes. Vous avez l’impression qu’ils ont toujours quelque chose de caché à mettre en lumière. Même si votre vie dépendait d’eux, vous ne leur feriez pas confiance. Lorsque vous avez l’occasion de donner votre opinion à leur sujet, n’êtes-vous pas tenté de porter sur eux un jugement négatif ? Telle est la loi. Si vous êtes bienveillants envers les autres, ceux-ci seront bienveillants envers vous. Si vous êtes durs avec les autres, ils ne laisseront pas passer l’occasion de colporter à quel point vous êtes caustiques.

L’orgueil : un péché de transition

L’orgueil est le premier des sept péchés capitaux (Proverbes 6.16-19). Il est la source des autres. Par le biais de l’orgueil, les hommes succombent aux péchés liés à un cœur dur. L’orgueil est en quelque sorte le patriarche des péchés de l’homme.

Un jour, j’ai reçu un conseil de la part d’un homme (à qui je n’avais d’ailleurs rien demandé !) et qui ne réussissait pas aussi bien que moi dans les affaires. Il m’a conseillé de ne pas construire un certain immeuble. Je n’ai pas tenu compte de son avis, m’estimant plus sage que cet homme. En l’espace de quelques mois, je me suis retrouvé au cœur d’une gigantesque bataille pour ma survie ! L’immeuble terminé, je n’ai pas trouvé assez rapidement de locataires, alors que je devais faire face aux emprunts contractés. Mes dettes nous dévoraient vivants ! Mon orgueil m’avait conduit à une erreur de jugement, j’avais négligé de demander conseil. « Quand on ne consulte personne, les projets échouent, mais lorsqu’il y a beaucoup de conseillers, ils se réalisent » (Proverbes 15.22).

L’orgueil peut entraîner la discorde, la jalousie, la suffisance, l’arrogance, la vantardise, les accès de rage, l’envie, l’indépendance d’esprit, la haine, la propre justice, une attitude moralisatrice et de jugement.

Le péché de l’homme aveugle

Jésus a qualifié les Pharisiens de « guides aveugles ». Il n’y a dans la Bible aucun groupe d’hommes auxquels Jésus se soit le plus violemment opposé. Il a dénoncé leur hypocrisie, il a trouvé que leur cœur orgueilleux était répugnant. Aucun péché ne transgressait de façon plus claire le commandement nouveau qu’il avait donné de nous aimer les uns les autres, que l’orgueil de ces conducteurs aveugles.

Êtes-vous aveugles devant les besoins des autres ? Considérez-vous que la colère de certains hommes est un cri et un appel au secours, ou une provocation annonciatrice d’une contre-attaque ? Classez-vous les gens selon une hiérarchie que vous avez instaurée ? Dieu ne fait aucun favoritisme, et nous ne devrions pas non plus faire preuve de partialité. Christ nous a laissé un exemple d’humilité et nous invite à adopter la même attitude. Dieu résiste aux orgueilleux, mais il fait grâce aux humbles. Ne soyons pas orgueilleux, mais fréquentons les gens de condition modeste, et ne soyons pas autosuffisants.

L’orgueil – la fierté de type 2 – débouche sur des temps difficiles. L’homme orgueilleux sera abaissé. Le cœur orgueilleux prépare la chute de l’homme. L’orgueil précède la ruine, et un esprit fier annonce la chute. Le déshonneur est le sous-produit de l’orgueil. Le Seigneur hait les orgueilleux ; ils n’échapperont pas au châtiment.

La fierté de type 2 ne se détecte pas facilement. Elle se revêt d’ombres. Nous sommes aveugles quant à l’orgueil, car il est difficile de le discerner dans la lumière tamisée de l’ombre. Quand vous explosez de colère devant votre femme ou que vous entretenez des pensées d’adultère, ce sont là des péchés clairement définis.

L’orgueil est plus subtil. À vrai dire, nous sommes tous coupables d’orgueil, et devrions demander à Dieu de nous rendre humbles pour que nous n’ayons pas à subir les conséquences de l’orgueil : la disgrâce, la destruction, la ruine et l’opposition de Dieu à nos plans. Cela peut paraître désagréable, mais seule une chirurgie radicale peut ôter de notre cœur ce mal qui détruit l’âme.

Questions

1. Est-ce mal d’apprécier les éloges, de bomber le torse de fierté lorsqu’on est félicité ?

2. À votre avis, le péché d’orgueil est-il facile ou difficile à diagnostiquer par soi-même ? Pourquoi ?

3. Lisez Romains 12.3. Dans le contexte de ce verset, quel est l’un des moyens de définir l’orgueil mal placé ?

4. Lisez Galates 6.4. Décrivez le type de fierté recommandé dans ce verset.

5. De quelle manière l’orgueil de quelqu’un vous a-t-il causé du tort récemment ? À votre avis, comment la personne en question est-elle arrivée à cette attitude arrogante ?

Réponses possibles :

  • Elle est devenue imbue d’elle-même et a oublié qui est Dieu (Deutéronome 8.10-14, 17-19).
  • L’absence de crainte de Dieu (Marc 5.39-40).
  • Elle croit sincèrement ne pas avoir besoin de Dieu (Jacques 4.13-17).
  • Autres ?

6. Lisez Luc 18.14 ; Proverbes 3.34 ; 16.5, 18 ; 18.12. Qu’est-ce qui guette l’homme orgueilleux ?

7. Décrivez un domaine de votre vie (travail, conjoint, enfants) où l’orgueil vous fait mal. De quelle manière ? Comment réagir ?


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Auteur de l’article : Éditions Clé

Éditions Clé

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